mardi 15 novembre 2011

30.000 milliards USD d'actifs fantômes vont disparaître d'ici début 2013 / La crise entre dans la phase de décote généralisée des dettes occidentales

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Notes:

(1) Qui se montent à plus de 45.000 milliards USD en 2010 pour les seuls Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni et Euroland.

(2) Plus la crise s'aggrave, plus la quantité d'actifs-fantômes augmente. Ce processus continuera jusqu'à ce qu'on retrouve un ratio actifs financiers/actifs réels compatibles avec un fonctionnement socio-économique soutenable, probablement autour des ratios des années 1950/1970.

(3) Enclenché avec la crise de la dette grecque qui se traduit notamment par un dégagement rapide du système financier de l'Euroland hors du Dollar. Le fait que ce processus ait été initié à l'origine par Wall Street et la City pour « casser » la zone Euro ne fait qu'illustrer à nouveau d'une part l'ironie de l'Histoire ; et d'autre part le fait que lorsqu'une époque se termine, toutes les actions des acteurs du monde qui disparaît se retournent in fine contre eux.

(4) Même le Financial Times reconnaît désormais que le Dollar US est devenu plus fragile que l'Euro. Source : FT, 04/11/2011

(5) Nos anticipations sur l'UE et l'Euroland feront parties d'une prochaine livraison du GEAB.

(6) La seule chose qui a été perturbée sérieusement par la Grèce c'est le plan de communication du président français Nicolas Sarkozy qui comptait faire des sommets européens et du G20 un double tremplin pour tenter de regagner de la crédibilité auprès des Français. Or, en la matière, ce fut un double échec : loin d'avoir réglé la crise grecque comme il l'avait annoncé à la télévision, elle lui a explosé à nouveau à la figure à la veille du G20 ; quant au G20, un résultat nul donne la note de son organisateur : zéro ! LEAP/E2020 profite de cette occasion pour confirmer son anticipation du 15 Novembre 2010 (GEAB N°49[1] et maintient que le candidat de l'UMP (Sarkozy ou un autre) ne sera pas au second tour de l'élection présidentielle française de 2012 qui se jouera donc entre le candidat du PS, François Hollande, et la candidate du Front National, Marine Le Pen.

(7) Et on ne peut que constater que ce sont des décideurs du niveau européen (Mario Monti[2], ancien Commissaire européen, en Italie et Lucas Papademos[3], ancien vice-président de la BCE, en Grèce) qui, en Grèce comme en Italie, prennent les rênes du pouvoir consacrant là aussi l'intégration accélérée de la zone Euro y compris au niveau politique. Cette situation va d'ailleurs renforcer l'urgence de réformes institutionnelles démocratiques pour la gouvernance de l'Euroland car les peuples n'accepteront pas plus d'une année encore une telle évolution dont ils ne sont que les spectateurs. Il faut noter que la plupart des citoyens allemands, français, italiens, espagnols, … n'ont pas trouvé du tout aberrante la proposition de référendum grec sur les mesures anti-crises, contrairement à leurs dirigeants. Sans s'en rendre compte George Papandreou a probablement fortement stimulé l'exigence d'un futur référendum trans-Euroland sur la gouvernance de la zone Euro d'ici 2014/2015. Voir à ce sujet l'article de Franck Biancheri publié le 06/10/2011 sur le Forum Anticipolis[4].

(8) Le Royaume-Uni en fait directement les frais (nous y revenons dans ce GEAB) qui voit sa marginalisation confirmée et renforcée : il a perdu toute capacité d'influence sur l'Euroland. D'ailleurs, signe des temps, Nicolas Sarkozy s'est permis de violemment rabrouer David Cameron en lui disant que les dirigeants de la zone Euro en avaient assez de l'entendre donner ses conseils pour la bonne gestion de l'Euro alors qu'il est fondamentalement contre la devise européenne. Nicolas Sarkozy n'étant fort qu'avec les faibles, l'indice de « force » de Cameron est donc tombé bien bas ! Source : AlJazeera[5], 24/10/2011

(9) Source : Business Week[6], 14/11/2011

(10) Cela ne signifie en rien que LEAP/E2020 considère que la situation est bonne dans l'Euroland car l'ensemble de l'UE est en fait déjà entré en récession (comme les USA d'ailleurs), car le défi du désendettement public reste ouvert même si les outils se multiplient pour traiter le problème (y compris de nouvelles décotes de dettes publiques) et car la colère populaire (comme ailleurs dans le reste du monde) est en train de s'amplifier en tout cas dans les pays où aucune alternative politique crédible ne paraît possible. Sources : Le Monde[7], 17/10/2011 ; Libération[8], 18/10/2011 ; La Tribune[9], 07/11/2011 ; ANSA[10], 08/11/2011 ; Spiegel[11], 11/11/2011 ; Les Affaires[12], 10/11/2011

(11) Une première historique. Source : Spiegel[13], 07/11/2011

(12) Les deux tendances vont généralement ensemble chez les leaders politiques : leur euroscepticisme est la plupart du temps un habillage idéologique d'une réalité bien terre-à-terre : leur volonté de continuer à utiliser leur pouvoir comme bon leur semble dans leur pays. De Vaclav Klaus en République Tchèque aux Eurosceptiques conservateurs au Royaume-Uni en passant par l'eurocriticisme récurrent berlusconien et les élites eurosceptiques suédoises, un grand point commun : laissez-nous faire ce qu'on veut dans notre pays et ne venez pas perturber nos citoyens avec des idées venues d'ailleurs. Pour faire passer la chose devant leur opinion publique, il suffit de changer le « nous » majestueux par un « nous » collectif, et on fait croire au peuple que c'est son propre pouvoir que l'intégration européenne remet en cause ! Et ça fonctionne bien en général : regardons actuellement le nombre de citoyens qui à juste titre s'indignent de l'absence de débat démocratique sur les mécanismes financiers mis en place au niveau de l'Euroland pour gérer la crise et qui crient haro sur l'Europe derrière les leaders eurosceptiques de leur pays … alors qu'ils n'ont aucune idée de comment fonctionnent ces mêmes mécanismes dans leur propre pays. Prenons l'exemple de la France où ceux qui dénoncent la main-mise des banques privées sur le processus d'endettement des Etats depuis le Traité de Maastricht, ignorent que c'était déjà le cas en France depuis 1973 !

(13) Source : Spiegel[14], 31/10/2011

(14) Une « City » que David Cameron décrit comme assiégée par l'Euroland. Au passage, cette déclaration du premier ministre britannique confirme qu'il y a donc bien une guerre entre la City et l'Euro contrairement à ce que disent les médias anglo-saxons. Source : Telegraph[15], 28/10/2011

(15) Source : Telegraph[16], 28/10/2011

(16) Source : Guardian[17], 23/10/2011

(17) Selon LEAP/E2020, l'échec programmé du « British Sonderweg[18] » entraînera d'ici 2020 l'Angleterre à suivre les chemins de l'Ecosse et du Pays de Galles qui eux refuseront de suivre ce « chemin qui ne mène nulle part » … même pas en Amérique ! D'ailleurs, même dans un média eurosceptique comme le Telegraph, où la qualité des analyses parvient à contrebalancer assez souvent l'idéologie, on est bien obligé de constater qu'en cas d'échec de l'Euroland, le Royaume-Uni sera emporté dans une crise encore plus grave que celle qu'il connaît aujourd'hui. Source : Telegraph[19], 09/11/2011

(18) Cette hystérie britannique devant l'intégration de l'Euroland (appelée outre-Manche « la crise de l'Euro ») s'illustre par des fantasmes délirants publiés dans la presse grand-public, mêlant nostalgie de la victoire de 1945 avec un sentiment de vulnérabilité sans précédent de la Grande-Bretagne. L'axe franco-allemand devenant une machine de guerre anti-britannique. Dans le genre, l'article publié le 31/10/2011 dans le Daily Mail[20] est un « must » ! Et même le Telegraph[21] ne peut résister qui titre le 22/10/2011 sur le « nouvel empire européen ».

(19) L'ancien chef de l'armée britannique en est même désormais à ouvrir le débat sur le potentiel des futures forces armées écossaises dans la perspective du référendum sur l'indépendance prévu d'ici 2 à 3 ans. Source : GoogleNews[22], 18/10/2011

(20) Et avec un chômage massif et une jeunesse abandonnée à elle-même sans éducation, travail ni perspective d'avenir. Sources : Guardian[23], 14/11/2011 ; Telegraph[24], 14/11/2011

(21) Source : Telegraph[25], 01/11/2011

(22) Qui continue d'ailleurs à décliner rapidement au hit-parade des économies les plus importantes de la planète. Le Brésil est en passe de dépasser le Royaume-Uni cette année. Et la crise financière s'aggravant, le déclin de la City va réduire très fortement la taille de l'économie britannique qui dépend tellement de ce centre financier mondial. Source : Telegraph[26], 31/10/2011

(23) Source : Guardian[27], 12/11/2011

(24) Pour mémoire, l'endettement public de l'Italie est seulement égal à 120% de son PIB. Source : Ahram[28], 12/11/2011

(25) Source : New York Times[29], 08/11/2011

(26) Source : Newsdaily[30], 03/11/2011

(27) Outre l'absence de la Chine d'un tel projet, l'annonce se fonde sur une déclaration d'intention sans aucune base détaillée, renvoyant les aspects concrets à plus tard. Mais c'est « promis, juré » : dans un an, il y aura cette union douanière. Les scénarios des films hollywoodiens sont souvent peu réalistes, mais là on touche au conte de fée !

(28) Source : Guardian[31], 12/11/2011

(29) Même les voix les plus modérées, comme Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité française des Marchés Financiers, reconnaissent désormais qu'il y a bien la guerre entre le Dollar et l'Euro. Source : JDD[32], 12/11/2011

(30) Cela aura pour conséquence, par ordre d'importance croissante, de réduire encore plus les perspectives électorales pour Nicolas Sakozy, d'accélérer l'intégration financière et fiscale de l'Euroland et de faire avancer l'idée d'un grand emprunt public eurolandais pour se dégager, une fois pour toutes, des marchés financiers anglo-saxons. Cette dernière option sera, selon notre équipe, mise en place d'ici le premier semestre 2013. Nous en détaillerons la nature dans un prochain numéro de GEAB.

(31) Leur sortie du système de chômage aide à faire croire à une embellie sur ce front. Nous ne reviendrons pas sur la « fiabilité » des statistiques US du chômage puisque nous l'avons déjà amplement fait dans plusieurs GEAB. Deux faits s'imposent : l'année dernière à la même époque 75% des chômeurs étaient indemnisés contre seulement 48% aujourd'hui ; et plus de 26 millions d'Américains entrent désormais dans la catégorie des personnes sous-employées (un record historique). Sources : CNBC[33], 05/11/2011 ; Business Insider[34], 20/10/2011

(32) Ces phénomènes sont toujours soudains car essentiellement psychologiques.

(33) Sauf en France où Nicolas Sarkozy, avec son premier ministre François Fillon, continue à dégrader les finances publiques, en multipliant les « mesurettes » sans efficacité de long terme dans l'espoir de servir sa réélection. Il y a du Berlusconi chez cet homme-là ! La Commission européenne a d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme à ce sujet.

(34) C'est trois fois la totalité des dettes publiques de la Grèce avant décote ! Source : ZeroHedge[35], 01/11/2011

(35) Source : New American[36], 05/08/2011

(36) Un autre point commun entre Barack Obama et Nicolas Sarkozy, ces deux représentants du monde d'avant la crise : leur intimité avec le secteur financier. Sources : Le Monde[37], 22/10/2011 ; Minyanville[38], 04/11/2011

(37) Et cette faillite montre que tout continue à se passer à Wall Street comme avant 2008, malgré les soi-disant mesures de contrôle du secteur financier adoptés par les autorités US. Cette affaire va avoir un impact politique profond sur le contexte électoral 2012 aux Etats-Unis. Sources : CNBC[39], 01/11/2011, USAToday[40], 18/10/2011

(38) Source : FINS[41], 11/11/2011

(39) Par exemple, ABP[42], le plus important fonds de pension des Pays-Bas, va devoir réduire ses versements aux retraités du fait des pertes de ces derniers mois. C'est une conséquence très concrète de la disparition des « actifs-fantômes ».

(40) On constate d'ailleurs une inquiétude croissante chez les investisseurs des sociétés financières de New York et Londres. Source : Huffington Post[43], 12/11/2011

References

  1. ^ GEAB N°49 (www.leap2020.eu)
  2. ^ Mario Monti (fr.wikipedia.org)
  3. ^ Lucas Papademos (fr.wikipedia.org)
  4. ^ Forum Anticipolis (forum-anticipolis.eu)
  5. ^ AlJazeera (www.aljazeera.com)
  6. ^ Business Week (www.businessweek.com)
  7. ^ Le Monde (www.lemonde.fr)
  8. ^ Libération (www.liberation.fr)
  9. ^ La Tribune (www.latribune.fr)
  10. ^ ANSA (www.ansa.it)
  11. ^ Spiegel (www.spiegel.de)
  12. ^ Les Affaires (www.lesaffaires.com)
  13. ^ Spiegel (www.spiegel.de)
  14. ^ Spiegel (www.spiegel.de)
  15. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  16. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  17. ^ Guardian (www.guardian.co.uk)
  18. ^ Sonderweg (fr.wikipedia.org)
  19. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  20. ^ Daily Mail (www.dailymail.co.uk)
  21. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  22. ^ GoogleNews (www.google.com)
  23. ^ Guardian (www.guardian.co.uk)
  24. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  25. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  26. ^ Telegraph (www.telegraph.co.uk)
  27. ^ Guardian (www.guardian.co.uk)
  28. ^ Ahram (english.ahram.org.eg)
  29. ^ New York Times (www.nytimes.com)
  30. ^ Newsdaily (www.newsdaily.com)
  31. ^ Guardian (www.guardian.co.uk)
  32. ^ JDD (www.lejdd.fr)
  33. ^ CNBC (www.cnbc.com)
  34. ^ Business Insider (www.businessinsider.com)
  35. ^ ZeroHedge (www.zerohedge.com)
  36. ^ New American (www.thenewamerican.com)
  37. ^ Le Monde (finance.blog.lemonde.fr)
  38. ^ Minyanville (www.minyanville.com)
  39. ^ CNBC (www.cnbc.com)
  40. ^ USAToday (www.usatoday.com)
  41. ^ FINS (www.fins.com)
  42. ^ ABP (www.businessweek.com)
  43. ^ Huffington Post (www.huffingtonpost.com)

Source:http://www.leap2020.eu/GEAB-N-59-est-disponible-Crise-systemique-globale-30-000-milliards-USD-d-actifs-fantomes-vont-disparaitre-d-ici-debut_a8138.html
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