mardi 8 novembre 2011

Les 18-25 ans touchés de plein fouet par la pauvreté

Les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus touchés par la pauvreté, souligne le Secours catholique dans son rapport annuel 2010 rendu public mardi. [A consulter ici[1] en pdf]

Près d'1,5 million de personnes ont bénéficié en 2010 de l'aide de l'association (+2,3% par rapport à 2009), dont 702.000 enfants. Les familles représentent 52,7% des situations.

«Plus de 90% des ménages rencontrés vivent au dessous du seuil de pauvreté (954 euros pour une personne seule, selon l'Insee en 2009)», note le rapport.

Autre constat: pour la première fois, la proportion de personnes ayant un niveau d'étude supérieur (39,8%) est plus importante que celle n'ayant pas dépassé le primaire (36,6%). Cela démontre que «même le niveau d'étude supérieur ne met pas à l'abri de la pauvreté», souligne Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique.

Il s'inquiète également de la hausse des demandes d'aide alimentaire (53,3% contre 49,4% en 2009): «cela confirme qu'après avoir payé les factures incompressibles, de nombreuses personnes n'ont plus de quoi se nourrir».
Les 18-25 ans représentent 12% des bénéficiaires, une proportion plus importante que dans la population française (près de 10%), précise le rapport.

Les jeunes plus touchés que les personnes âgées

Ils «sont aujourd'hui les plus touchés par la pauvreté, bien plus que les personnes âgées», assure Bernard Thibaud, estimant que «près d'un jeune sur cinq» est concerné.
«Le passage du jeune à l'âge adulte est devenu plus difficile car les trois facteurs qui soutenaient son autonomie (la famille, l'emploi, le logement) sont fragilisés», explique-t-il.

«La pauvreté croissante des jeunes est d'abord liée à la pauvreté des familles. Les familles en difficultés gardent tout autant que les autres leurs enfants avec elles tant qu'ils ne sont pas indépendants, mais cette prise en charge pèse lourdement sur le budget quand elles ne perçoivent plus d'allocations familiales pour eux», rappelle-t-il.

Plus d'un tiers de ces jeunes (36,1%) vit dans des «substituts de logement» (hôtel, amis, centre d'hébergement, abris de fortune, caravane…). Peu accèdent à des logement sociaux.

Ils rencontrent «de vraies difficultés à stabiliser leur vie professionnelle», ont peu de ressources (784 euros/mois en moyenne) et des contrats de travail précaires, insiste le Secours catholique qui préconise la création d'une allocation de soutien à l'autonomie des jeunes et l'extension du RSA «activité» (qui vient s'ajouter à un petit salaire) dès 18 ans.

Par ailleurs, 30,5% des 18-25 ans rencontrés sont sans ressource et 40,2% au chômage.

Le Secours catholique distingue les jeunes «en extrême précarité (17%)», souvent des hommes d'Europe de l'Est et d'Afrique subsaharienne sans titre de séjour et des jeunes Français en rupture familiale et à la rue.
Mais les jeunes en recherche d'emploi, étudiants ou en formation, sans soutien familial suffisant ni logement stable, sont également nombreux (21%).

L'association recense aussi les jeunes travailleurs (14%), majoritairement des femmes au chômage indemnisé ou en emploi précaire, les jeunes mères bénéficiaires du RSA (22%), qui ne vivent que de transferts sociaux, les jeunes familles étrangères, en habitat très précaires (9%) et les jeunes familles françaises qui basculent dans la pauvreté après un accident de vie (17%).

(Source AFP)

References

  1. ^ ici (www.secours-catholique.org)

Source:http://www.liberation.fr/societe/01012370357-les-18-25-ans-touches-de-plein-fouet-par-la-pauvrete